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Etranges étrangers
11 janvier 2011

Un homme fragile

Messaoud, notable du douar, ancien élève de l'école française possédait un grand domaine et de nombreux troupeaux. En cette année mille neuf cent quatre vingt dix, il vécut un terrible cauchemar éveillé : sa femme qu'il chérissait fricotait avec un amant !
Ulcéré, il partit de la maison familiale, il abandonna ses garçons.
Il commença les transactions pour la vente de ses terres et de ses troupeaux.
C'était sa vengeance, il vendrait tout ce qui était à son nom propre. Sa femme qui avait vécu au dessus des femmes de son milieu, elle viendrait implorer son pardon !
Il fit le plan de vendre la maison, comme il craignait la loi qui protège les femmes, il décida de la donner à son frère. Puis il s'enferma dans sa cabane, se repliant sur lui même comme une bête blessée dans son terrier. Il se nourrissait de lait, de café et de patates se complaisant dans sa crasse et ne recevant personne.
On l'apercevait parfois, son pain sous le bras, ses vêtements déchirés, boitant légèrement avec ses deux bottes du pied gauche.
Pendant ce temps, les trois koubbas se dressaient sur la montagne, un lieu magique qui étincelait dans le pourpre du soleil couchant
Ce jour là, le berger osa s'aventurer vers elles accompagné par son troupeau de moutons. Il lui sembla voir une chose derrière le fourré, il s'avança. Ce qu'il vit le paralysa : un homme décapité gisait là, il n'avait plus de vêtement. Après l'horreur et la peur, il examina le corps et reconnut Messaoud à sa chevalière qu'il ne quittait jamais.
On avertit la police, on chercha les assassins, on ne trouva rien.
Au bout de quelques mois, le fils se promenant dans la montagne découvrit ce qu'il cherchait. Il hurla " voilà, c'est la tête de mon père "
On ne trouva jamais le coupable, il fut enterré deux fois, une fois pour le corps, une fois pour la tête, bien loin du douar.

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