Etranges étrangers

Il y avait eu un stage désespérant.
Il y avait eu la maladie et le décès de M L.
Il y avait eu la maladie et l'accompagnement de M.
Il y avait eu la maladie de I.
Il y avait eu une déception importante.
Il y a des travaux à faire.
Il y a aussi la peur de faire une fiction qui pourrait arriver.
Il y a tous les malheurs de notre monde.

Ils ont tué six millions de juifs pendant la guerre de 39 45.
Qui ils ? les nazis.
Qui ils ? tous ceux qui ont participé
             tous ceux qui se sont tus
             tous ceux qui savaient et qui ont imposé la censure
             tous ceux qui savaient et qui ont agi suivant leurs intérêts.
Et ils savaient les pays européens, pas le petit peuple mais les dirigeants
tous les policiers français qui ont participé aux rafles
tous les politiques français qui n'ont rien dit et qui ont attisé la politique antisémite
tous les banquiers qui collaboraient à la politique d'Hitler.
J'étais un enfant protégé pendant qu'on tuait tous les enfants qui arrivaient au camp de la mort.
Et maintenant en France :
il y a toujours les fous anti-juifs ou anti-arabes.

Il ne faut pas péter plus haut que son cul, c'est cette phrase qu'avait dit ma mère à un homme qui venait à la maison et qui se vantait beaucoup. Ce n'était pas poli, je ne me serai jamais permise cette phrase et pourtant ma mère bien élevée avait peut-être raison.
Elle pouvait choquer les gens ( même sa soeur ) mais son excès de franchise n'avait jamais fait une ombre avec son amie ou les membres de sa famille.
Tout de même, je n'aurais jamais vu ma mère dans un commerce où il faut être mielleuse et prévenante avec les clients. Mais pour son intérêt ou celui de ses enfants aurait-elle avalé des couleuvres ?
( Mars 2014 )

La mort est naturelle, comment notre espèce pourrait-elle échapper à cette loi qui touche aussi les espèces végétales et animales ?
Mais parfois, les maladies sont monstrueuses, inopérables, insoignables et avec beaucoup de difficultés à soulager les souffrances.
Mais beaucoup de malades s'accrochent de façon anormale à la vie avec un refus de la mort et l'impossibilité d'en parler ce qui augmente leurs souffrances, ce qui les met dans des rêves impossibles, ce qui les met dans des exigences difficiles pour les familles.
Et parfois, le médecin laisse croire au malade qu'il peut rentrer à la maison sans tenir compte de l'épuisement de sa femme et de ses enfants. Et parfois, quelques personnes font une pression intolérable sur sa femme pour qu'elle accepte le rêve du malade de rentrer chez lui même sans infirmière, même sans médecin le veek-end, même sans perfusion, même s'il risque de s'étouffer sous peu !
Elle avait dit non pour tout de suite, sans préparation, non à la pression économique, non à la pression de son frère.

Il ne s'approchait pas du malade, il restait vers la porte de sortie !
Un jour, il parlait de la localisation de son lieu de naissance, un autre jour, il demandait :" Mais pourquoi ce monsieur ne peut pas avaler "
ça l'agaçait, ça l'agaçait, il semblait qu'il haïssait ces gros malades et qu'il avait hâte de s'en débarrasser ...
ça agaçait, ça agaçait la famille ... mais pourquoi ne parlait-il pas en vérité, pourquoi ne parlait-il pas de cette maladie terrible.

Le malade se taisait, quand il parlait, on ne comprenait pas ce qu'il disait. Le médecin parlait d'autre chose mais lui sentait l'avancée terrible de la maladie, il touchait les déformations de son visage, il continuait ses petits rituels pour se rassurer.
Il ne disait rien à sa femme et à ses enfants, il voulait qu'ils aient encore de l'espoir, il avait peur d'être abandonné ! Il jouait toujours la comédie surtout avec sa mère, il ne voulait pas qu'elle s'effondre ...
Il faisait tous les efforts possibles, il allait au toilette tout seul malgré le jeûne forcé de trois semaines.

Heureusement , beaucoup d'autres médecins étaient vrais et humains !