Une petite voisine

Elle a six ans,elle vient avec un ensemble en molleton à grosses fleurs rouges, peut-être de la taille de onze ans, ses petites jambes flottent dans le pantalon et les petits bras ne sont ni assez gros, ni assez longs pour utiliser tout ce tissu qui gonfle !
Elle pense à la petite fille de six ans, il y a cinquante huit ans, elle aussi flottait dans des grands pulls et dans des jupes avec des ourlets gigantesques ainsi que dans des combinaisons roses en interlok pleines de baigneuses et aussi des chaussettes trop longues qui faisaient mal aux pieds.
A trois ans, la robe en organdi était plutôt petite avec ses manches ballon resserrées et plus tard la longue robe verte tricotée avec de jolis côtes était trop longue mais avec sa forme ce n'était pas gênant.
Vers neuf ans, on fabrique des jupes pour la mère et la fille avec un tissu triste et épais à grands carreaux gris. La mère avait acheté un lot à un colporteur, bonne affaire paraît-il.
Le premier cartable devait être en carton, peut-être rouge, déchiré dans un coin ; il contenait le plumier qui était très pratique. Ensuite, elle a hérité du vieux cartable de son frère, il était marron, tout usé et tout mou ; il contenait la trousse marron effrangée.
La petite voisine n'a pas de vélo, ni ses frères, ni ses parents ; on commence juste à trouver de petits vélos d'occasion dans le quartier.
A son âge, elle commençait à manipuler le grand vélo de sa mère, ce n'était pas facile à apprendre car il fallait attendre que les jambes soient plus grandes pour toucher les pédales. On ne pouvait pas s'asseoir mais c'était formidable !
Elle appréciait la liberté de savoir faire du vélo, de faire les courses et surtout de faire la course avec sa copine.
Ilam regarde les autres enfants jouer avec un petit vélo ou une petite voiture.
Elle a compté sur les vêtements de France mais cette année est triste, pas de vêtement mais une parabole séquestrée à la douane.
Dommage pour Ilam !
( texte ancien )