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Etranges étrangers
22 avril 2011

Etrange communauté

Elle avait quitté sa robe rouge trop voyante mais tout son être avait la couleur du feu. Pas de doute, elle était venue ici avec un amour fou et un espoir raisonné car elle n'avait rien à cirer de ces haltes spirituelles où elle était servante. Les conférences l'intéressaient dans la mesure où elle ressentait ces paroles comme vraies. Si elle décelait des paroles vides ou injustes, son corps se rebellait. On la croyait dans la lumière mais on ne savait pas qu'elle était aussi et peut-être en même temps dans le noir ou dans le rouge.
Elle pensait à la terrible guerre d'Algérie, elle avait épinglé aux murs de sa chambre les photos de quelques leaders indépendantistes qui pourraient peut-être un jour gouverner ce pays. Personne ne lui parla de cet affichage, c'était pourtant une sorte de contestation.
Pas de papier, elle ne demanderait rien, elle écrivait sur du papier d'emballage ou du papier wc.
Pour les lettres à sa mère, c'était une autre histoire, avec le temps il fallait bien admettre un malaise, tant pis si le correcteur allait ôter tout ce qui ne convenait pas.
Et pourtant, elle l'aimait bien ce père de substitution ; de l'affection, un échange de paroles et d'écrits, une amitié qui n'a pas résisté au temps.
Le même étouffement était inscris dans le paysage : une profonde vallée sombre, trois usines qui crachaient des poussières si épaisses qu'elles collaient sur les bords des fenêtres, sur les balcons indécrassables, sur les portes et les murs. Les plantes comme les gens s'étiolaient avant de mourir. Impossible de ne rien faire pousser à côté de cette voie ferrée sous ce nuage permanent de pollution.
La cour était un désert et les capucines empoisonnées n'ont jamais fleuries. Elle ne sait si les oeufs ont éclos dans la couveuse car elle avait du faire sa valise !

Sa mère vivait seule et se battait contre l'adversité, ses forces déclinaient, elle devait tout gérer :
la maladie de son fils, les champs à cultiver, la récolte des asperges, la taille, l'entretien des arbres fruitiers et puis le ramassage des fruits, cette vieille maison qui avait besoin de restauration.
Elle n'avait jamais digérer le départ de sa fille, elle avait fait tout son possible pour la récupérer. Elle avait écris au responsable, on ne pouvait la laisser dépérir là-bas, alors qu'ici avec elle, il y avait tout : de l'affection, des conseils, du travail, une maison et pourquoi pas un mari.
Elle reviendrait, elle en était sûre, elle si libre ne pourrait jamais rester sous un commandement étranger.
La mère savait ce dont sa fille avait besoin : se marier comme tout le monde et faire des enfants.
Elle seule saurait lui enlever de la tête ses idées fanatiques. Elle savait que la bataille serait dure, elle y mettrait le temps qu'il faut, tous les jours, elle lui parlerait jusqu'à ce qu'elle gagne la partie !

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