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Etranges étrangers
9 janvier 2011

Les gens de la montagne

Dans la montagne, ils avaient des gandouras brunes car il faisait froid, ils portaient les vêtements traditionnels car ils étaient moins chers que les vêtements européens.
Ils gardaient les moutons, les vaches, les chèvres pas trop loin des routes car il ne fallait pas abîmer les forêts de l'Etat ( les chèvres capricieuses qui rongeaient les troncs des arbustes n'étaient pas les bienvenus )
Ils saluaient les touristes qui passaient en voiture, ils n'étaient pas jaloux car à la montagne chaque famille avait ses dépaysés qui travaillaient en Europe. Quand ils avaient fini la saison, ils revenaient à la maison et eux aussi gardaient les bêtes de la famille pendant leurs vacances. Ils étaient très attachés à leur terroir et rivalisaient pour acheter des terres afin d'agrandir leurs territoires. Leurs enfants ne manquaient jamais l'école, ils avaient des vêtements et des cartables neufs à la dernière mode. Un peu de jalousie pour ces privilégiés qui avaient la chance d'avoir un père ou un frère qui travaillaient en France !
Quand le ramadan tombait en automne ou en hiver, ils ne manquaient jamais de rentrer passer un mois avec leur femme et leurs enfants et fêter l'Aïd avec eux.
Ils étaient si isolés à l'étranger sauf ceux qui avaient déjà leurs frères ou leurs soeurs expatriés dans les pays riches !
Ils n'y avait pas de comparaison possible, ici au pays c'était un salaire de misère : sept dinars par jour pour un manoeuvre, quinze dinars par jour pour un maçon.
Tout augmentait, les super marchés commençaient à s'installer, le prix du pain était paraît-il beaucoup trop bas et l'Etat rechignait à continuer à le subventionner. Le FMI demandait moins de fonctionnaires, moins de dépenses publiques et acceptait difficilement les subventions publiques pour les produits de première nécessité.
Pas de comparaison possible, il n'y avait pas de voiture et dans la montagne on ne pouvait compter que sur les taxis brousse qui circulaient à une vitesse folle car ils voulaient gagner le plus possible ! Dans la montagne, quand il y avait un gros malade, c'était la croix et la bannière pour le descendre en urgence à l'hôpital par les mauvais chemins avec une charrette à cheval !
Les médecins peu nombreux ne faisaient pas de visites à domicile dans le bled !
Et pourtant, ils restaient dans la montagne où ils étaient nés en espérant qu'un jour ils auraient eux aussi une voiture pour se déplacer, pour faire leurs courses, pour aller au médecin et au pharmacien.
Mais les jours passaient et la cagnotte n'était pas assez grosse pour acheter une voiture neuve ou de moins de deux ans.
Autrefois, on se débrouillait avec les vieilles voitures souvent en panne que les immigrés vendaient mais maintenant avec la loi sévère autorisant seulement à l'importation des voitures d'occasion de moins de deux ans et en bon état, on se serre la ceinture et on marche à pied !

Posté par chaabi39 à 14:23 - Etranges étrangers - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien

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